Marcel Bénaïs
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Marcel Bénaïs artiste d'art marginal
Posted on March 4, 2016 at 3:04 PM |
La peinture de Marcel
Bénaïs, prétendument abordable et ludique, se pare de traits
schématiques, parfois caricaturaux et de couleurs acidulées, pour
détourner l’attention de son énigme, l’inquiétude immanente de
la vie, l’angoisse toute-pénétrante qui guette dans les endroits
les plus inattendus, dans les scènes les plus anodines et
réconfortantes, que ce soit une vue du phare de l’île de Ré, un
chef-d’œuvre de la peinture baroque, ou bien une ville toute rose
et bleu ciel, parcourue dans tous les sens par des troupeaux de
voitures sans passager, comme des navires-fantômes sur les hautes
mers. Cet artiste sophistiqué et très cérébral déconstruit les
images qui le et nous nourrissent et y glisse le détail dissonant,
presque imperceptible, banal en soi mais qui fait trembler le
sentiment confortable du familier. Ayant renoncé à une
carrière dans le domaine bancaire pour se consacrer corps et âme au
dessin et à la peinture qui l’avaient accompagné depuis son plus
jeune âge, il s’est approprié la notion de peintre
« autodidacte » dans le premier sens du mot, le plus
juste, c’est-à-dire un peintre qui étudie en solitaire l’histoire
et les secrets du « métier », non pas un créateur qui
nie ou qui ignore par choix ou par nécessité les acquis de
l’antériorité et qui invente par conséquent tous ses moyens,
souvent assez limités. En ceci, Marcel Bénaïs se place aussi loin
que possible de ce qu’il est convenu d’appeler « art
brut ». Braque, Matisse, Basquiat
et surtout Picasso sont des sources constantes d’inspiration pour
marcel Bénaïs pourrait-on dire. Et on aurait tort. Car bien que
très présents dans son univers, ses « maîtres spirituels »
ne sont en fait que des prétextes, des masques empruntés, à
travers lesquels il essaie de se placer en dehors de sa création,
d’extirper complètement ses émotions intimes, et malgré
lesquelles il ne peut s’empêcher de communiquer son soi profond de
façon très discrète, presque inconsciente, comme s’il avait
besoin d’échafaudages intellectuels pour se donner la permission
de se montrer. Un des objets les plus
récents de sa fascination, Les Ménines de Velazquez, a
engendré une longue recherche picturale traduite par nombre
d’ébauches sur papier et quelques interprétations sur toile, dans
lesquelles cet indicible sentiment, ce soupçon d’étrangeté
inquiétante comme la sensation qu’on garde au réveil d’un rêve
bizarre dont on ne souvient pas, est présent. L’origine de cette
fascination pourrait bien résider, comme le prétend l’artiste
lui-même, dans la grande beauté de cette toile, dans la
sophistication de la composition, dans la force de l’innovation
introduite par Velazquez dans les canons de l’époque, dans le fait
qu’elle a fasciné tant d’autres. Mais elle pourrait aussi
résider dans le jeu entre le dit et ce qui doit être deviné à
travers les reflets du miroir, cet objet qui rend une image
reconnaissable mais forcément transformée voire déformée, tout
comme la peinture. Cette fascination pourrait donc bien être une
exhortation, un appel du peintre à regarder plus en profondeur, non
pas la scène banale qui qui se passe dans le premier-plan de
l’intellect, mais ce qui s’entrevoit dans le miroir tout-au-fond,
cette porte ouverte sur le pays de tous les rêves, désirs et
effrois. Quoiqu’il
en soit, l’originalité de son langage esthétique, reconnaissable
au premier coup d’œil, la fraîcheur décalée du regard qu’il
pose sur son environnement, matériel et intellectuel, ainsi que la
singularité de son parcours, lui assurent sa place dans la famille
large et dispersée de l’art marginal. Oana Amaricai
|
Categories: Interview
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Aerorce
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